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ENCOURAGEMENTS A ISRAËL,

CENTRE ETERNEL DE L'ATTENTION DU MONDE

 

UN AVOCAT PRECURSEUR ET FERME DU SIONISME

UN DEFENSEUR CAPABLE ET ZELE DU PEUPLE JUIF

 

CHARLES TAZE RUSSELL

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Le passé biblique étant le garant de l'avenir, nous pensons

que ce rappel donné ci-après intéressera tous nos lecteurs.

 

De plus en plus, bien qu'il soit encore trop ignoré du peuple juif, le nom de l'un de ses meilleurs amis, Charles Taze RUSSELL [1852-1916], vient prendre sa place dans la galerie des plus ardents défenseurs d'ISRAËL et du SIONISME dont il fut l'un des précurseurs chrétiens. C'est grâce à ses écrits que les membres de la COMMISSION D'ISRAËL du MOUVEMENT MISSIONNAIRE INTÉRIEUR LAÏQUE, peuvent accomplir le travail de réconfort envers le peuple juif, résumé en Ésaïe 40 : 1, 2 « Consolez, consolez mon peuple », et rappeler, spécialement devant les non-Juifs, les droits légitimes du peuple juif sur SA terre. Ces chrétiens laïcs, en dehors de toute dénomination, officielle ou occulte, suivent la ligne de conduite de C.T. RUSSELL ; nous allons donner un résumé très bref de son œuvre à ce sujet, car des volumes seraient nécessaires pour rappeler tout ce qu'a écrit C.T. RUSSELL sur les Juifs, ERETZ ISRAËL (ou la PALESTINE de son temps) et particulièrement sur le SIONISME.

Ce qu'il y a de remarquable dans l’œuvre de RUSSELL en faveur des Juifs, c'est qu'elle s'est accomplie en majeure partie devant des non-Juifs ; tous ses écrits en faveur des Juifs et du Sionisme le prouvent spécialement, ses six volumes des Études dans les Écritures, vendus dans le monde entier à plus de 16 000 000 d'exemplaires, ainsi que sa revue bi-mensuelle « LA TOUR DE GARDE DE SION » [appelée ci-après T.d.G.]. Ses ouvrages furent traduits en plus de 19 langues. Un autre périodique très favorable, qui diffusa une série de 12 articles sur ISRAËL sous le titre « LE PEUPLE CHOISI DE DIEU », fut « THE OVERLAND MONTHLY » [Le Mensuel des Étudiants de la Bible] qui parut en 35 langues, avec une impression totale de 50 000 000 d'exemplaires.

En outre, des sermons hebdomadaires en faveur des Juifs et du Sionisme et d'autres sujets furent très largement diffusés aux E.U.A. et à l'étranger en diverses langues dans les journaux. En donnant un compte-rendu des activités en 1910 dans la T. de G. du 15 décembre 1910 (Reprints 4727), il dit, entre autres choses :

« L'ŒUVRE AVEC LES JOURNAUX »

« Plus de mille journaux aux États-Unis et au Canada publient maintenant nos sermons et nos Études hebdomadaires de la Bible. La circulation de ces journaux varie entre 2 500 et 300 000 par numéro. Le syndicat qui s'occupe de l'affaire nous assure ainsi que ces présentations hebdomadaires de la Vérité pénètrent au moins dans dix millions de foyers ».

« DIE STIMME [LA VOIX] AUX JUIFS »

« Le Message de Dieu aux Juifs est entendu de tous côtés dans le monde. Non seulement plusieurs de nos sermons aux Juifs ont été publiés dans la mesure de 107 600 exemplaires dans des journaux juifs de langue anglaise, mais dans 655 000 exemplaires de journaux en Yiddish en plus des 325 000 exemplaires de « Die Stimme » [en Yid­dish]. Nous apprenons que ceux-ci ont été republiés en Russie, et ailleurs ».

Dans un livre sur La Vie, les Œuvres et le Caractère de C. T. RUSSELL, intitulé Le Messager de Laodicée, nous lisons : « Le résultat de cette « Campagne de journaux » étant que environ 4 000 journaux et périodiques, à un moment ou à un autre, ont publié les sermons du Pasteur Russell ; à un certain moment, 2 000 le firent. On estime qu'il a ainsi prêché à 15 000 000 ou 20 000 000 de personnes par semaine ! En se basant sur ces faits, une publication, hostile à la Vérité, déclara une fois : On dit que les écrits du Pasteur Russell ont une circulation, chaque semaine dans la presse, plus importante que celle de tout autre homme vivant ; plus importante, sans doute, que la circulation combinée de tous les prêtres et prédicateurs de l'Amérique du Nord, même que le travail de Arthur Brisbane, Norman Hapgood, George Horace Lorimer, du Dr Frank Crane, Frédérik Haskins, et d'une douzaine d'autres auteurs et rédacteurs de syndicat les plus connus réunis ».

Convaincu que, pour accomplir sa mission, le Juif doit demeurer Juif, C. T. RUSSELL refusa toute union ou démarche pouvant laisser penser à du prosélytisme envers le peuple juif. Un simple coup d’œil sur les Index topiques de ses ouvrages prouve l'intérêt que C. T. RUSSELL apporta, non seulement au peuple juif, mais au Sionisme politique. Une lecture des articles qui parurent dans la T.D.G. à partir de sa création jusqu'à la mort de C. T. Russell le 31 octobre 1916 permet de suivre le développement du Sionisme à travers les extraits et citations de journaux provenant de toutes les parties du monde, et grâce à son analyse pénétrante en accord avec les Écritures. Il déclare lui-même en Zion's Watch Tower (que nous désignerons ensuite par W.T.) (R - Reprints, 93 ; Réimpression en anglais — Trad.) d'avril 1880 sous le titre : « NOTRE AUTORITÉ » :

Certains faits, que nous avons mentionnés dans notre dernier numéro, relatifs au retour des Juifs, semblent indiquer de façon si absolue l'accomplissement des prophéties se rapportant à leur retour, que certaines personnes semblent disposées à mettre en cause la fiabilité de nos informations. Fr. H. A. King écrit : « Qu'est-ce qui vous autorise à dire que la Russie a décrété des lois contraignant les Juifs à quitter ce pays ? » (La particularité qui était relevée montrait qu'au moment même où Il avait ouvert l'accès en Palestine, afin que le Juif pût y retourner et jouir d'une certaine mesure de liberté, Dieu les contraignait à quitter la Russie où vit près d'un tiers de l'ensemble de ce peuple). Nous répondons, à l'instar de Brok, que nous tirons notre autorité de la presse qui constitue certainement un témoin impartial ; par exemple, nous extrayons du Pittsburg Dispatch de ce jour (29 mars 1880) ce qui suit :

« Au lieu des concessions attendues avec l'anniversaire de l'accession du Tsar au trône, en ce qui concerne la position des Juifs, on assiste à une sévérité accrue. Les Juifs sont conduits à se présenter comme chrétiens protestants, pour éviter d'être expulsés de St. Pétersbourg. Dans les gouvernements de Tula, Orel et Kharkov, des Juifs, qui y exercent une activité depuis de nombreuses années, sont expulsés sans ménagement ».

Nous reviendrons sur l'article ayant suscité cette mise au point.

Dans sa première brochure parue en 1877 et s'adressant à des chrétiens, C. T. Russell écrivait : « Nous lisons au sujet du rétablissement d'Israël et des autres nations en Jérémie, Esaïe et autres prophètes et aussi au sujet de la terre rétablie à sa beauté édénique, quand le désert fleurira comme la rose... En Ezéch. 39 : 21-29, Dieu montre comment la maison d'Israël est allée en captivité à cause de son iniquité :... et ils sont tombés par l'épée (v. 23) mais Il promit de ramener toute la maison dans leur propre pays (nous mettons en italique) ». Parlant ensuite du rassemblement comme étant accompli, Il dit : « et que je les aurai rassemblés dans leur terre, et que je n'en aurai laissé là aucun de reste (v. 28) ». En outre, C. T. Russell appuya constamment ses explications avec des passages de ce que l'on appelle communément le Nouveau Testament. De semblables déclarations, il y a 108 ans, étaient révolutionnaires et lui valurent l'opposition de tous les clergés. Cependant, le Congrès des Nations de Berlin, en 1878, allait confirmer ses prévisions, accomplissant la prophétie de Zacharie 8 : 23 : « Ainsi dit l'Éternel des armées : En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront, oui, saisiront le pan de la robe d'un homme juif, disant : Nous irons avec vous, car nous avons ouï dire que Dieu est avec vous ». En effet, les 20 nations européennes réunies à ce Congrès représentaient 10 groupes de langues (les 10 hommes) et l'homme juif n'était autre que DISRAELI (Lord Beaconsfield). C'était le début insoupçonné et timide du Sionisme (ou Retour à Sion) moderne, suivi bientôt par la première alyah en 1881.

En W.T. de mars 1880 [R 83], qui fait l'objet de la question sus-mentionnée, nous lisons, sous le titre :

LE RÉTABLISSEMENT JUIF

Un correspondant écrit « Observez les Juifs si vous voulez être informé ». Nous les observons certainement avec beaucoup d'intérêt, mais pour des raisons totalement différentes. Beaucoup sont intéressés par la reconstruction de Jérusalem et le retour d'Israël selon la chair en Palestine comme l'établissement promis du « Royaume de Dieu », et nombreux sont ceux qui, actuellement, sont vivement intéressés par la question, « les populations de langue anglaise, dans le monde, ne sont-elles pas une partie des dix tribus perdues d'Israël ? ». Ils pensent voir une similitude entre l'Angleterre et l'Amérique, etc.. et certaines des prophéties concernant Éphraïm et Manassé. Ils semblent croire, apportant quelques preuves qui semblent raisonnables, qu'il en est ainsi, et nous n'avons pas d'objection à ce que la preuve en soit faite de cette manière. Nous croyons qu'Israël selon la chair sera, dans un avenir proche, reconnue comme la nation principale de la terre, « Jérusalem soit pleine d'allégresse et ton peuple plein de joie », et que dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif, ils le saisiront par le pan de son vêtement et diront : Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous » (Zach. 8 : 23).

Alors, par conséquent, confirmant notre foi dans « notre haut appel » devant bientôt s'accomplir, nous « observons les Juifs ». Nous ajoutons quelques extraits de journaux les concernant, émanant de diverses parties du monde :

Le « Jewish Chronicle » — La Chronique juive — dit : « Si, soumis à un examen sévère, il peut paraître irraisonné que des millions de Juifs dispersés, vivant sous tous les climats, parlant toutes les langues, et soumis à toutes formes de gouvernements, se tournent cependant vers l'Est avec la plus grande sollicitude, et ressentent pour la Terre Sainte un respect et une affection que des siècles d'exil sont incapables d'effacer. En ceci, et sous d'autres aspects, l'esprit juif est singulier. D'autres races ont été bannies et ont oublié la terre d'où elles étaient issues ; d'autres races ont colonisé des pays et fondé des nationalités distinctes, ou n'ont gardé avec l'origine parentale que des liens fragiles de langage et de coutumes. Il n'en est pas de même avec les Juifs. Citoyens de tous pays, ils sont Juifs et, dans chacun d'eux, il y a une corde sensible qui vibre au toucher de l'artiste habile ».

Le même journal écrit encore : « Ils pourraient aussi bien essayer de changer le cours de l'Atlantique que de contenir cette marée irrésistible. Il y a deux ans, le nombre des Juifs vivant à Jérusalem a été reconnu en augmentation, 13 000 pour une population totale de 36 000 habitants, ils sont maintenant 18 000 ; les soutiens financiers annuels versés en leur faveur par des Juifs d'autres pays furent estimés à 60 000 livres sterling (300 000 dollars) ».

Le Scotch Record dit : « Il y a toujours eu chez le Juif un désir indescriptible pour la terre possédée par ses ancêtres. En ce moment, ce désir indescriptible a envoyé vers Jérusalem un tel flot d'émigration que quelques Juifs proposèrent de l'arrêter en aidant les émigrants indigents à retourner vers leurs propres pays ».

Un des principaux journaux londoniens a récemment tenu les propos suivants : « La possession de la Palestine et d'une partie de la Syrie par un peuple qui a conservé une nationalité indestructible, alors qu'ils apprirent un cosmopolitisme total durant quelque dix-huit siècles, une nation à la fois européenne et asiatique — asiatique par ses origines, et européenne par sa culture, ne serait, en aucun sens, un mauvais arrangement. Ce ne serait pas une mauvaise manœuvre politique de la part des puissances européennes d'aider à l'installation d'un peuple si influent à une position aussi importante, étant donné que la décadence inévitable du pouvoir turc rend nécessaire un changement de gouvernement. Toutes les difficultés et les jalousies, propres à tout projet d'occupation commune seraient évitées ; car le Juif est à la fois d'aucune nation et de toutes. Aucun peuple ne pourrait mieux résoudre ce qui deviendra, avant peu d'années, le problème Syrien ».

Jér. 16 : 15 déclare : « Je les ramènerai sur leur territoire que j'avais donné à leurs pères ».

A la dernière assemblée générale de « l'Église libre », le Dr. Moody Stuart dit, citant une déclaration très remarquable faite récemment par l'un des porte-parole Juifs en Angleterre, c'est-à-dire : « Si c'est le bon vouloir de la Providence que s'élèvent des amoncellements de cendres de désolation couvrant la Palestine, une ère de gloire qui réunira les Juifs dans le berceau de leur race et de leur religion, cet achèvement ne pourrait se faire sous de meilleurs auspices que ceux de l'Angleterre (cependant la remarque a été faite que le temps n'en était pas encore là). En plus, du désir grandissant des Juifs de repartir vers leur propre pays, et des signes du désir, partout ailleurs, d'accélérer leur retour, il y avait (pensait-il) un autre élément dans l'espoir que la paix du monde serait cimentée s'ils occupaient la terre de leurs pères ».

Esaïe 55 : 5 déclare : « Des nations qui ne te connaissent pas accourront vers toi ».

Voici la traduction d'un article d'un journal français [French Newspaper] : « Si l'on en juge par les rapports, qui semblent raisonnablement bien confirmés, les Juifs sont en train de reprendre peu à peu possession de leur ancien patrimoine. Il y a 80 ans la Porte Sublime ne donna permission de résider dans la Cité Sainte qu'à trois cents Israélites. Il y a quarante ans ce nombre fut augmenté, mais les Juifs furent obligés de résider dans des quartiers spéciaux de la ville, qui portaient leur nom. Cette dernière restriction, cependant, disparut à son tour il y a dix ans, et depuis lors les Juifs ont acheté tous les terrains qui pouvaient être achetés à Jérusalem, et ils ont même bâti des rues entières à l'extérieur des murs. Les Synagogues et les hôpitaux juifs se sont multipliés. Les Juifs allemands n'ont pas moins de seize associations charitables, et à l'intérieur de la Cité on peut compter déjà 28 congrégations. Deux journaux ont été créés. A l'hôpital de Rothschild et dans d'autres hôpitaux juifs, six mille malades sont traités annuellement. Un Juif vénitien a donné 60 000 francs pour fonder une école d'agriculture en Palestine. Le Baron de Rothschild, au moment du dernier emprunt de 200 000 000 de francs fait à la Turquie, accepta une hypothèque sur toute la Palestine. Grâce à l'immigration juive, la population de la Palestine a doublé au cours des dix dernières années ».

Jér. 32 : « Je me réjouirai sur eux (Israël) pour les bénir, et je les rétablirai sur leur terre assurément de tout mon cœur, et de toute mon âme... et des champs seront achetés sur cette terre ; ...des hommes achèteront des champs à prix d'argent et on en écrira des lettres et on les scellera, et on les fera attester par des témoins dans le pays de Benjamin, et aux environs de Jérusalem, et dans les villes de Juda, et dans les villes de la montagne, et dans les villes du pays plat, et dans les villes du midi, car je rétablirai leurs captifs dit l'Éternel ».

Non seulement l'Éternel a commencé à les ramener, mais Il pourvoit à leur accueil et à leur confort dès leur arrivée. Aux dernières nouvelles, les Rothschild viennent d'envoyer à Jérusalem 60 000 dollars pour financer la construction d'un grand bâtiment d'accueil pour les nouveaux arrivants juifs, où il leur sera fourni un logement temporaire jusqu'à ce qu'ils puissent prendre des dispositions pour leur habitation définitive.

Et aux toutes dernières nouvelles, la presse communique qu'une personnalité éminente de Constantinople, M. Oliphant, a proposé au gouvernement turc qu'il mette 1 500 000 acres de terres fertiles, s'étendant à l'est de la rivière du Jourdain, à la disposition d'une société de colonisation dont la tâche sera d'y encourager l'immigration des Hébreux de tous les pays du monde. Et, alors même que l'Éternel ouvre le chemin de leur retour en Palestine, Il les force, pourrions-nous dire, à quitter d'autres pays. Des ordres ont été donnés, depuis ces dix derniers jours, par « l'Église Russe », à la demande du Tsar, d'expulser les Hébreux de toutes les provinces de ce vaste Empire, les provinces polonaises exceptées. Ceci est d'autant plus remarquable, quand on sait que pratiquement un tiers de la population juive du monde réside là-bas.

Dans la W.T. de décembre 1880 [R 173] C.T. Russell écrit au sujet de ce projet sous le titre :

LE PLAN DE M. OLIPHANT POUR COLONISER LA PALESTINE

Le Times de Londres déclare : « Le Rév. George Nugee a donné une conférence, le 13 mai, au Hall St. George, sur une proposition de coloniser la Palestine par les Juifs et il fit allusion en passant à l'établissement existant d'une colonie agricole juive de cinquante cinq habitants près de Jaffa. Après avoir présenté quelques statistiques relatives aux Juifs modernes qui, dit-il, se sont montrés eux-mêmes si sensibles aux avantages de l'instruction, qu'ils comptent la moitié des étudiants d'université, la moitié des avocats, et plus de la moitié des commerçants de Vienne, l'orateur se mit à développer un plan qui, déclare-t-il, a rencontré l'approbation de nombreux Juifs ; ce plan a aussi été communiqué au sultan, qui l'a reçu favorablement, par M. Oliphant ; il prévoit l'établissement d'une colonie juive sur la rive est du Jourdain ».

Le plan était de racheter 1 500 000 acres [1 acre vaut 40 ares 46 — Trad.] pour introduire des éléments européens dans le gouvernement, et pour établir là des colonies, soit des fermiers paysans juifs, soit des fermiers juifs employant le travail des fellahs indigènes. Les incursions des Arabes étaient un danger mais on pouvait s'en débarrasser avec de l'argent. Il avait envoyé une circulaire à M. Goshen, le nouvel envoyé spécial à Constantinople, qui avait exprimé un profond intérêt dans le projet.

L'orateur décrivait le pays qui devait être colonisé comme étant excessivement fertile et il l'identifiait avec le pays alloué à Ruben, Dan [Gad — Trad.] et la demi-tribu de Manassé.

Une convention internationale d'Hébreux venus de toutes les parties du monde sera tenue à Paris, le 10 septembre, sous les auspices de l'Alliance Israélite Universelle. Les sujets concernant les intérêts de la race hébraïque tout entière seront discutés. Des délégués de dix pays ont été désignés : le Rév. Myer S. Israël, le Rév. H. S. Jacob, Myer Stern, William Seligman et Simon Wolf étant les délégués des États-Unis. Parmi les sujets qui doivent être discutés on trouve l'amélioration des Hébreux en Palestine, et la promotion de l'émigration vers ce pays, la promotion de la littérature et de l'instruction hébraïques, et la persécution des Hébreux en Roumanie et ailleurs.

JÉRUSALEM semble recueillir une faveur croissante comme lieu de résidence pour des étrangers qui trouvent peu confortables leur pays natal. La population étrangère juive s'est accrue considérablement durant les dernières années, selon le Consul Moore. Cette communauté est à présent estimée à 15 000, y compris les Juifs nés dans le pays, contre 10 000 en 1873. Le désir d'éviter le service militaire obligatoire maintenant imposé dans la plupart des pays européens, et le droit de posséder des biens immobiliers en Turquie, entrent probablement en compte pour cette immigration accrue. La colonie allemande à Jérusalem s'élève maintenant à près de 400 personnes, celle de Jaffa environ à 300. Il existe un troisième établissement allemand à Califfa d'un nombre à peu près égal au dernier mentionné. Les colons sont marchands, artisans, transporteurs, agriculteurs et sont réellement prospères.

Madame Renée Neher Bernheim, historienne de renom qui fit son alyah en 1967 et qui enseigne maintenant à l'Université hébraïque de Jérusalem parle de M. Oliphant dans le Tome III de son « Histoire juive — De la Renaissance à nos jours » en ces termes : « Il serait injuste de ne pas mentionner ici les encouragements apportés aux Bilouim par un curieux personnage britannique : Lawrence Oliphant, qui quitte en 1867 son siège au Parlement de Londres, pour voyager en Orient et se plonger dans le mysticisme oriental. Il se passionne pour le retour des Juifs en Terre Sainte, stimule les immigrants, et en 1882 s'installe définitivement avec sa femme à Haïfa... ». Nous trouvons, dans l'ouvrage de Madame Renée Neher Bernheim d'innombrables confirmations de noms, de lieux, de personnages et d'événements cités en leur temps dans les journaux et reproduits dans la W.T. [T. d. G.].

En W.T. d'août 1883 (R 519), C.T. Russell cite un bon article du London Christian Herald sous le titre :

MOÏSE MONTEFIORE ET LES JUIFS

« Le 24 octobre 1884, Sir Moïse aura atteint, s'il est encore en vie, son centième anniversaire. La venue relativement proche d'une époque si passionnante pour tous les amis et participants dans la foi du philanthrope toujours frais et gaillard, a attiré l'attention, tant de l'autre côté de l'Atlantique que chez nous. Un mouvement a été mis sur pied parmi les Hébreux de New York afin de préparer un témoignage approprié pour le centième anniversaire attendu de Sir Moïse Montefiore. Ardent avocat de la foi ancienne, il n'a pas laissé le piège d'amasser de l'argent l'aveugler vers les incapacités politiques injustes sous lesquelles les Juifs britanniques peinaient lorsqu'il était jeune, non plus que vers la condition obscure et malheureuse de ses frères à l'étranger, et particulièrement en Palestine. En 1827 il fit le premier d'une série de voyages en Palestine dans l'intention d'enquêter personnellement sur la cause de l'état misérable de ses frères dans ce pays. Le résultat de sa première visite fut la création du fonds de la Palestine. En 1862 sa bien-aimée compagne mourut. Sa mort marqua une époque de charités et de dons princiers par Sir Moïse. Bien que son âme et son corps affaiblis, accablés de chagrin, faisaient courber sa tête blanchie, cela ne l'empêcha pas de se mettre en route sans délai pour le Maroc l'année suivante, en 1863, pour plaider la cause des Juifs persécutés de Port Saafi, qui étaient massacrés et torturés par les Espagnols, sous le prétexte, inventé, que le Consul Espagnol avait été assassiné par les Juifs, en réalité inoffensifs et innocents. Cet homme vénérable réussit, une fois de plus, à calmer les eaux déchaînées et à ramener la paix et le bonheur à ses frères persécutés, et à obtenir également du Chérif du Maroc des privilèges appréciables pour les chrétiens résidant là-bas. En 1875 il fit sa septième et dernière visite en Terre Sainte, la terre de ses amours. Sur ses armoiries il y a une hampe, d'où vole une bannière sur laquelle, inscrit en hébreu, en lettres d'or, est le mot Jérusalem. Voir la Palestine, siège d'un état juif, ayant Jérusalem comme capitale, est, et a toujours été, l'ambition chère et le rêve de sa vie — qu'il ne pouvait personnellement jamais concrétiser de son temps, ainsi qu'il en est lui-même pleinement conscient. Mais pour l'aboutissement de cet objectif souhaité, il a dirigé les meilleurs efforts d'une vie plus longue qu'il n'est généralement accordé à l'homme » — London Christian Herald.

Dans la W.T. d'avril-mai 1884 (R 615) C.T. Russell cite le New York Herald : « Au moment où les grandes puissances chrétiennes avancent une main rapace et armée pour saisir ce pays convoité et tentant, au moment où la Turquie agonisante laisse échapper son pouvoir, une figure historique s'avance au premier plan et déclare : Ce pays m'appartient ! Et lorsque les puissances se retournent pour dévisager l'interlocuteur, elles reconnaissent le Juif — l'enfant du Patriarche qui vécut en Palestine, lorsque ce pays fut envahi pour la première fois, et qui serait bien aise, lui aussi, d'être présent pour recevoir ce pays qui lui appartient, au moment où beaucoup s'en disputent la possession trente [neuf] siècles après la première invasion ». (Il y en a 40 maintenant).

Quelle merveilleuse coïncidence ! Non pas, dit le Juif ; « ce n'est pas une coïncidence, c'est là ma destinée ». Cet article fut repris dans un volume de C.T. Russell diffusé à environ un million d'exemplaires et qui circule encore parmi nous, ainsi que d'autres de ses ouvrages. Nous recommandons à ce sujet notre brochure « Le rétablissement d'Israël » extraite de ce volume, qui renferme de nombreuses citations appropriées.

Faisant un bond de quelques années, nous arrivons à 1891, durant laquelle C.T. Russell fit un voyage en Palestine.

En W.T. de décembre 1891 (R 1342), nous trouvons la copie d'une lettre qu'il écrivit de Jérusalem aux barons HIRSCH et DE ROTSCHILD. Parue sous le titre « PROPOSITION D'UN NOUVEAU GOUVERNEMENT POUR LA PALESTINE », nous la donnons ci-dessous in extenso. Auparavant, signalons que l'étude approfondie de la chronologie biblique avait permis à C. T. RUSSELL de comprendre l'importance des années 1878 et 1914 dans l'histoire du peuple juif ; cette dernière date devait manifester le début de la fin de la domination des Nations [ou Gentils], celui de la délivrance de Jérusalem de la domination turque, ce qui eut lieu effectivement en 1917, et celui du retour massif des Juifs en Palestine. Une comparaison entre ses écrits et les événements prouve la justesse de ses vues, même si, parce qu'il ne lui était pas donné de comprendre tous les détails, certains événements ne se sont pas produits sous la forme exacte qu'il attendait. Par ailleurs, ne retrouve-t-on pas dans l'ouvrage de HERZL « l’État Juif » et dans les propositions faites à la Conférence de la Paix à Paris en 1919, bon nombre des suggestions présentées par C. T. Russell aux barons DE ROTSCHILD et HIRSCH ?

UN NOUVEAU GOUVERNEMENT PROPOSE POUR LA PALESTINE

Copie d'une lettre de suggestion écrite par l'éditeur lors d'une visite en Palestine, aux deux principaux Hébreux du monde, les Barons De Rothschild et Hirsch.

Le 20 novembre 1891,

Ce qui suit est une copie de lettre, écrite lorsque j'étais en Palestine, dont j'ai été séparé par la suite, à cause de la perte de mes bagages, en cours de route, et qui a été retrouvée seulement récemment.

Jérusalem, le 18 août 1891,

A l’Honorable BARON HIRSCH,

VOTRE HONNEUR : Moi, Chrétien, ami de la semence de Jacob, particulièrement à cause des promesses de Dieu qui leur appartiennent encore, et de la Terre Sainte, je vous écris sur un sujet qui, je le sais, vous tient très à cœur.

Afin que vous puissiez connaître l'intérêt que je porte à votre peuple, je vous ferai envoyer un exemplaire de deux de mes propres ouvrages, dans lesquels les promesses de Dieu faites à votre nation sont citées et commentées.

Actuellement, je suis en Palestine, accompagné de mon épouse, visitant rapidement la Terre de la Promesse et son peuple, et examinant les perspectives de l'accomplissement proche des prédictions des prophètes. Comme vous le verrez d'après mes ouvrages, nous nous rendons compte que le témoignage des prophètes est que votre nation sera grandement bénie et reviendra à la faveur divine entre ce moment présent et l'année 1915 A. D.

Nous croyons que les persécutions actuelles en Russie sont un signe de la faveur divine plutôt que le contraire. L'Éternel déclare qu'Il les fera sortir de tous les pays où Il les a dispersés. Nous pensons que, loin de voir cette persécution s'apaiser, il se peut que dans un avenir proche on assiste à sa recrudescence importante au sein des différentes nations d'Europe au milieu desquelles les Juifs habitent.

Nous croyons que la Parole de l'Éternel enseigne que le peuple doit être, en grande partie, rassemblé dans la terre de la Palestine, et le fait que toute entrée dans ce pays a récemment été défendue nous porte à penser que le temps est venu d'y ouvrir les portes encore plus largement que jamais auparavant. Ceci semble être montré par les paroles du Prophète. Voyez Jérémie 32 : 37-44 ; 33 : 6-22.

Étant donné que je ne possède pas un centimètre de terre dans ce pays, je ne peux pas être taxé d'agir égoïstement en proposant les suggestions suivantes, de ce qui me paraît être la seule solution immédiate au problème. Ma suggestion est la suivante et porte sur toute la Syrie :

Les revenus provenant de la Palestine par le Gouvernement s'élèvent à 100 000 livres sterling par an. Cette somme, cependant, est absorbée par le gouvernement local de la Palestine, et il est douteux que la Turquie en reçoive jamais un piastre — sauf sous forme de primes payées par ceux qui obtiennent des positions officielles dans le pays. Il m'a été impossible d'obtenir des chiffres sérieux concernant les taxes de la Syrie en totalité, mais on peut, à coup sûr supposer que les résultats pour la Turquie ne sont pas plus bénéfiques que ceux de la Palestine.

Ma suggestion est que les riches Hébreux achètent à la Turquie, selon une juste évaluation, tous les intérêts sur leurs biens dans ces pays, c'est-à-dire toutes les terres du gouvernement (terres n'appartenant pas à des propriétaires privés), sous la garantie que la Syrie et la Palestine seront constituées en ÉTAT LIBRE, dont le gouvernement sera confié aux mains d'un comité de treize Directeurs nommés comme suit : Un Directeur serait choisi par chacun des gouvernements ci-après : Grande Bretagne et Irlande, France, Allemagne, Russie, Autriche, Italie, Turquie, Grèce et les États-Unis d'Amérique, à condition qu'ils approuvent le projet ; le reste des treize serait élu par les suffrages du peuple Syrien, personne n'étant éligible pour ladite élection s'il n'a pas habité le pays pendant trois années consécutives.

La liberté religieuse devrait être entièrement assurée à tous les habitants. Chaque Directeur devrait être résident dans le pays pendant sa période d'activité, et recevrait 1 000 livres sterling par an, et aucun autre honoraire, émolument ou pot-de-vin, ne serait autorisé sous peine de disgrâce et d'exil. Ces Directeurs nommés par les différents gouvernements seraient également les Ministres plénipotentiaires de ces gouvernements, sans honoraires supplémentaires à cet effet.

Chacune des nations invitées à s'engager représentativement dans le gouvernement devrait donner une participation financière, disons de 10 000 livres, pour l'exécution du projet et comme test de son intérêt pour le bien-être du pays et de son peuple. Présentement toutes les nations sont intéressées à pourvoir une patrie à tous les exilés Russes ; et la pauvreté de la Turquie devrait faciliter l'achat de son patrimoine en Syrie à des prix raisonnables. J'imagine que ceci est un plan réalisable, car toutes les nations mentionnées ci-dessus sont intéressées par la Palestine, y ayant directement ou indirectement dépensé d'importantes sommes d'argent. Le projet d'en faire un état libre, sous le contrôle de tous, serait, je crois, agréable à tous ; alors que, mettre le pays sous le contrôle de l'un quelconque d'entre eux exclusivement, serait énergiquement combattu par les autres. Le pays devrait, cependant, être indépendant de toutes les autres nations, excepté par l'intervention de leurs Directeurs représentants désignés.

Une constitution libérale devrait être élaborée, modifiable uniquement par le consentement d'au moins neuf sur les Treize Directeurs. Pour toutes les autres questions la majorité décidera — en accord avec les restrictions de ladite Constitution. Le sang nouveau et les nouvelles idées ainsi introduites dans le gouvernement feraient rapidement leur effet sur le peuple et dans le pays, et ils avanceraient rapidement vers des conditions civilisées, dans chaque détail.

Vous êtes, sans aucun doute, bien au courant que, en dépit des sommes importantes d'argent envoyées ici par les Hébreux et d'autres, beaucoup de gens sont loin du confort ; et tous conviendront que les deux choses les plus indispensables à ce pays sont un gouvernement sage, juste et efficace, et beaucoup d'eau.

L'eau est indispensable à la santé. L'odeur est pestilentielle lorsque l'on passe dans la cité, particulièrement dans les quartiers juifs. Je ne peux expliquer l'absence de certaines maladies que par l'extrême pureté de l'air de la montagne. Dans presque tous les autres climats une saleté et une sécheresse telles amèneraient certainement la peste. Dans un mois, m'a-t-on dit, l'eau sera vendue à deux ou trois piastres l'outre.

Le gouvernement actuel et les lois, bien que l'on affirme qu'il y ait beaucoup d'amélioration par rapport à ceux du passé, sont, tous l'admettront, loin d'être bons. Les pauvres paysans ou fellah sont dépossédés de presque tous leurs gains — d'abord par le prêteur de fonds, qui soutire entre 10 et 50 % d'intérêts, payés d'avance, et ensuite par le percepteur qui extorque tout ce qu'il peut de ce qui reste. De nombreux Juifs venant de Russie sont pauvres, et beaucoup sont riches. Apparemment les derniers considèrent comme leur travail de tirer des bénéfices de leurs frères et de leurs voisins au lieu de les aider, alors que les premiers, suivant l'exemple des Romanistes et des Grecs, pensent qu'il est de leur devoir de passer tout leur temps en prières et en célébrations, alors que les dons d'amis d'Europe et d'Amérique les font vivre. Vos secours et ceux du Baron de Rothschild ainsi que ceux de Sir Moïse Montefiore ont apporté beaucoup de bien, et en apportent encore (excepté peut-être pour le paiement d'une certaine somme d'argent par personne pour l'entretien des colons, ce qui en encourage certains à multiplier leurs enfants et petits-enfants aussi rapidement que possible, pour augmenter leurs revenus).

Ce qui est nécessaire ici, par conséquent, après l'eau et la propreté, est un bon gouvernement qui protégera le pauvre des rapaces et des riches.

Des institutions bancaires saines et faisant honorablement des affaires, sont également grandement nécessaires. Les pauvres, m'a-t-on dit, cachent tout l'argent qu'ils peuvent économiser dans des trous dans la terre, où il est finalement perdu pour eux et pour le monde. Sans aucun doute, ceux-ci confieraient leur argent à des banques dont l'honorabilité ne pourrait être mise en cause.

Étant donné que Jérusalem est détentrice de tant de richesses présentant un grand intérêt pour le monde civilisé, aussi bien que pour les Juifs, je suggère en outre l'introduction dans la Constitution — et ce projet rencontrerait certainement la faveur générale — de clauses garantissant que Jérusalem resterait pratiquement comme elle est actuellement — sauf qu'elle serait nettoyée — que toutes les boutiques et affaires seraient interdites à l'intérieur des murs ; que des règlements sanitaires seraient strictement observés ; que la ville serait entièrement munie d'un réseau d'égouts — une affaire d'ordre très pratique et réalisable à peu de frais si les « Carrières de Salomon » s'étendant sous une grande partie de la ville étaient utilisées pour installer les plus gros collecteurs d'eaux usées.

En dehors de la ville la largeur minimale des rues et la dimension minimale des immeubles devraient être soumises à la loi, car les gens ont des idées étroites concernant ce qui « fera l'affaire ».

Avec des arrangements tels que ceux cités plus haut, beaucoup d'argent serait fourni par les amis de la Terre Sainte pour l'eau, les aqueducs, les puits artésiens, etc.., etc.., et bien vite les lieux stériles deviendraient un paradis.

Je crois que maintenant est le temps de l'Éternel pour la délivrance si longtemps promise d'Israël (vous pourrez examiner dans les 2 ouvrages que je vous ai fait envoyer, et cités ci-dessus, mes raisons de croire ainsi), et que ceci sera accompli par certains de ces projets concertés parmi les nations est, je crois, indiqué par le prophète Esaïe :

« Et ils amèneront tous vos frères, d'entre toutes les nations, en offrande à l'Éternel, sur des chevaux, et sur des chars, et dans des voitures couvertes, et sur des mulets, et sur des fourneaux rapides [chaudières], à ma montagne sainte, à Jérusalem dit l'Éternel... Car, comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre (le Royaume de Dieu) que je fais, subsisteront devant moi, dit l'Éternel, ainsi subsisteront votre semence et votre nom » Esaïe 66 : 20, 22.

Voyez aussi Jérémie 32 : 43, 44 : « Et on achètera des champs dans ce pays dont vous dites qu'il est une désolation, de sorte qu'il n'y a ni homme, ni bête... On achètera des champs à prix d'argent, et on en écrira les lettres, et on les scellera, et on les fera attester par des témoins dans le pays de Benjamin, et aux environs de Jérusalem, et dans les villes de Juda, et dans les villes de la montagne et dans les villes du pays plat, et dans les villes du midi ; car je rétablirai leurs captifs, dit l'Éternel ».

Puisse le Dieu de Jacob vous guider, cher Monsieur, et tous ceux qui avec vous sont intéressés par la délivrance et la prospérité d'Israël et bénis seront ceux qui, sans mesure, se soumettront comme serviteurs en accomplissant Sa volonté, comme il est prédit.

Mais veuillez noter, cher Monsieur, que les Écritures Saintes prédisent le retour en Palestine, et non une autre errance jusqu'aux bouts de la terre — vers l'Amérique ou ailleurs. Et par conséquent, c'est mon humble avis qu'Israël ne trouvera pas de repos pour la plante de son pied jusqu'à ce qu'il la trouve dans la terre promise ; et je vous supplie, par conséquent, de ne pas perdre vos efforts en aidant l'émigration ailleurs mais de les concentrer dans la direction dans laquelle Dieu a montré que se trouve la réussite. Dieu vous bénisse.

Bien à vous dans la Foi des Écritures Sacrées.

C.T. Russell.

P.S. : Une copie de cette lettre a également été envoyée à votre compatriote, le Baron de Rothschild.

Avec la W.T. du 1er juillet 1897 (R 2176), nous voyons comment C. T. RUSSELL salua le travail de HERZL. Nous rappelons à nos lecteurs que le 1er Congrès Sioniste devait se tenir à Munich mais la Communauté juive de Munich ayant refusé cet honneur, c'est à Bâle que se tint le 1er Congrès :

VUES DE LA TOUR DE GARDE

A mesure qu'approche l'heure, indiquée par les aiguilles prophétiques de la grande horloge des Âges, où le « Temps des Gentils » prendra fin et où le Royaume de Dieu, représenté sur terre par la semence naturelle d'Abraham, s'assurera le contrôle des affaires terrestres, dans la Terre promise à Abraham (Actes 7 : 5), tout étudiant des prophéties qui se veut intelligent observe de façon naturelle les événements qui se rapportent à la terre promise et au peuple de l'alliance.

Cela fait juste un an que le Dr Herzl, un érudit hébreu originaire de Vienne, a publié son livre défendant la création d'un « État juif », en Palestine, l'ancienne possession de famille, comme unique solution pratique à la « question juive ». Ses vues, connues maintenant sous le nom de « Sionisme », ont été adoptées par des personnalités juives et des journaux juifs importants, dans le monde entier, et, bien qu'il y ait quelque opposition, il est merveilleux de constater combien le sentiment juif en faveur de ce projet est général.

Le Rabbin Stephen Wise, de New York, dit de ce mouvement :

« Dans le monde entier, cependant, les Sionistes pensent aux personnes sans foyer en Israël. Notre mission est de préparer et d’œuvrer, non seulement pour nous-mêmes, mais même pour ceux dont l'existence est menacée par les passions et les préjugés des différents peuples au milieu desquels le sort les a jetés. N'avons-nous pas assisté aux triomphes si souvent répétés de l'Antisémitisme « scientifique » aux élections allemandes ? Peu nombreuses sont les nations qui nourrissent des sentiments d'amitié totale à l'égard des enfants de la lignée d'où émergea Jésus de Nazareth.

« La chrétienté éclairée et craignant Dieu s'émerveillera au spectacle d'une troupe de héros relativement peu nombreux se hasardant à une tâche d'une ampleur effroyable. Si la chrétienté était composée de chrétiens véritables, la nécessité de ce mouvement ne se ferait guère ou pas sentir. Mais Sion doit être reconstruite, parce que la loi qui en sortit n'a pas régné sur tous ceux qui la professent. En attendant, je ne doute pas que le peuple américain, dont la caractéristique est d'admirer l'héroïsme individuel et national, applaudira et saluera l'entreprise des hardis bâtisseurs porteurs d'espoir d'une nouvelle Sion ».

Le Dr Moses Gaster, de Londres, principal Rabbin des Juifs « sépharades » de toute l'Europe du Sud-Est, déclarait récemment, au sujet de la proposition sioniste de Herzl :

« J'éprouve, à l'égard de ce projet, un très vif intérêt qui remonte à l'époque où j'habitais en Roumanie, et où j’œuvrais à la fondation de la première colonie juive en Palestine. J'ai toujours entretenu la conviction que c'est là que réside le futur de la race juive, et pas ailleurs. Je considère que le projet du Dr Herzl n'est pas une idée politico-économique, mais qu'il s'agit plutôt d'une question religieuse. Il est impossible de séparer un tel plan des idéaux religieux qui en sont le fondement. A propos des détails pratiques qu'il a développés, je m'abstiens d'émettre une opinion, car il n'est pas possible de dire quelle forme le mouvement prendra lorsque les masses seront mues par l'enthousiasme. Il y a quelques mois, j'ai présidé une réunion à laquelle assistaient mille cinq cents Juifs de l'East End [quartier populaire de Londres] de Londres, et rien n'aurait pu surpasser leur enthousiasme lorsque le Dr Herzl est apparu. Ce sont les masses qui emportent la décision sur de telles questions ».

Des délégués représentant des sociétés juives de toutes les parties du monde ont déjà choisi de se réunir le 25 août dans la ville de Munich, en Allemagne, afin de discuter des mesures les plus pratiques pour atteindre les buts du Sionisme. Les Juifs importants dont les noms suivent ont la responsabilité de la Convention : Dr T. Herzl, Max Nordan, C. Montefiore, Dr De Haas.

Comme il est remarquable qu'un tel mouvement émerge en cette période ! Lorsqu'en 1878, nous soulignions que, selon la prophétie, le moment fixé pour le retour de la faveur divine à Israël était alors échu et que son commencement se manifestait par le fait que la Conférence de Berlin plaçait l'Égypte et la Palestine sous la protection effective de la Grande-Bretagne, beaucoup de gens raillèrent cette idée. Lorsque nous déclarâmes que le retour des Israélites en Palestine constituait l'étape suivante, les Juifs eux-mêmes se moquèrent, et déclarèrent qu'il s'agissait là d'une absurdité : que le Juif vivant en Allemagne était un Allemand, vivant en Angleterre, un Anglais et vivant aux États-Unis, un Américain, et ainsi de suite dans le monde entier.

Lorsque la persécution russe en conduisit des milliers à chercher d'autres demeures, la Palestine fut repoussée comme étant une terre aride. Le Baron Hirsch, un millionnaire allemand, entama, à grands frais, l'établissement d'une nouvelle terre de promesse en Argentine, en Amérique du Sud, et de riches Hébreux américains aidèrent des milliers de leurs frères aux États-Unis. Mais certains des Juifs russes les plus pauvres tournaient des regards ardents vers la Palestine et ils s'y rendirent — pour trouver une terre suffisamment sèche et stérile. Cependant, Dieu leur suscita des amis en la personne de Sir Moses Montefiore et du Baron de Rothschild qui, voyant leur dénuement, les prirent en compassion et bâtirent des Écoles Industrielles et des Jardins Expérimentaux pour leur instruction, des hôpitaux pour les malades, etc.

Puis, par décret, le Sultan interdit aux Juifs de continuer à s'installer en Palestine ; et très vite, la persécution russe faiblit, et il s'ensuivit quelques années de paix au cours desquelles les affaires se sont développées et où les Juifs ont retenu certaines leçons. (1) La colonie d'Argentine, soutenue par des millions et dans des conditions apparemment favorables, n'a pas connu de succès, mais elle a représenté un échec grave, tant financièrement que sous tout autre aspect. Les Juifs qui y ont établi des colonies ne sont pas satisfaits. (2) Les Juifs introduits aux États-Unis n'ont que passablement réussi. (3) Les Juifs qui se sont rendus en Palestine « stérile » ont connu une prospérité phénoménale. Comme par magie, le pays est devenu plus fertile et plus heureux, et offre la preuve d'une renaissance permanente. En conséquence, les yeux de tout Israël sont tournés vers Sion, et leur mot d'ordre est Sion ! Sion ! En vérité, O Seigneur — « Ton peuple sera [un peuple] de franche volonté, au jour de ta puissance ». Nous avons certainement ici une autre preuve que nous nous trouvons au cours « du Jour de Jéhovah ». Voir L'AURORE MILLÉNAIRE, Vol. 1, Chap. 15.

Distinguant ce cours des événements en rapport avec Israël, nous nous tournons dans une autre direction pour voir de quelle façon Dieu ouvrira les portes afin de permettre son retour. Et comme nous pouvons discerner, à l'heure actuelle, une providence et une bénédiction dans le retard temporaire de leur émigration, jusqu'à ce que la faveur divine qui concerne le pays attire sur lui l'intérêt de tous les Juifs, nous devons nous attendre, bientôt, à voir les portes grandes ouvertes et à ce que beaucoup, non seulement de pauvres, mais aussi de riches Israélites, cherchent un foyer en Palestine. Nous ne nous attendons pas, cependant, comme le font les Sionistes, à ce qu'ils réussissent rapidement à organiser un état juif indépendant. Cela ne peut se produire avant la fin totale du temps des Gentils — à [après — Trad.] la fin de l'année 1914. Voir L'AURORE MILLÉNAIRE, Vol. II, Chap. 4.

La W.T. du 15 septembre 1897 (R 2217) donne un rapport du 1er Congrès de Bâle, avec commentaires de C. T. RUSSELL.

PLAIDOYER ET DÉFENSE DU SIONISME

La Conférence juive concernant le Sionisme s'est réunie à Bâle, Suisse, le 30 août, comme proposé — afin de discuter de la possibilité et de la validité du projet du Dr Herzl d'obtenir que la Palestine soit le foyer national pour la race juive, et d'aider les pauvres et les persécutés à retourner dans le pays de leurs pères, vers la prospérité. Le télégramme annonce uniquement le fait que la conférence ratifia avec enthousiasme les suggestions du Dr Herzl et envoya au Sultan de Turquie un télégramme le félicitant de la paix et la prospérité de sa race parmi ses états. L'hébreu fut le langage de la Convention — une indication très significative.

Ainsi, lentement mais sûrement, la prophétie s'accomplit sous cet aspect également, marchant exactement de pair avec les développements sur d'autres plans — civils et religieux — tous approchant rapidement leurs points culminants prédits. Loué soit Dieu !

M. Max Nordau, un Hébreu et écrivain célèbre, s'exprima récemment avec une grande liberté en faveur du programme Sioniste et en opposition avec ces Juifs qui y mettent obstacle. Il émit l'idée que les « rabbins et les idiots », qui élèvent à présent contre le mouvement des « cris d'indignation » insensés, auront peut-être, un jour, à se réjouir devant le succès du Sionisme, à cause du refuge qu'il procurera « contre les tempêtes antisémites qui se forment sur leurs têtes » ! (l'antisémitisme signifie l'opposition aux descendants de Sem ; il comprend toutes les races du Sud-Ouest Asiatique — les Assyriens, les Arabes, les Abyssiniens, les Hébreux, etc.., mais ici, et le plus fréquemment, il est utilisé dans le sens d'opposition aux Hébreux, aux Juifs). Le Dr Nordau poursuivit :

«  Le Sionisme a été amené à exister par la montée continue et l'accroissement de l'antisémitisme dans ses diverses formes — l'antisémitisme officiel en Russie, l'antisémitisme populaire en Allemagne et en Autriche. Étant moi-même Allemand, je ne peux parler que pour mon propre pays. Là, je dis sans hésitation aucune que, non seulement le Juif n'est pas aimé, mais il est positivement haï et craint ; et cette aversion s'étend à tous les gens ayant la moindre trace de sang juif dans les veines.

« La propagande antisémite a rendu les gens fous en Allemagne et en Autriche, et il ne semble pas qu'il y ait espoir d'une amélioration. Bien que personne ne puisse certainement m'accuser d'être un parasite ou un grippe-sou — chaque centime que j'ai gagné est le résultat d'un travail dur et consciencieux — mon courrier est souvent alourdi de lettres anonymes insultantes, venant de l'autre côté du Rhin... Voyant que ce sentiment anti-Juif est pratiquement universel, ou le devient rapidement, nous demandons pourquoi le Juif lui-même serait-il satisfait de continuer à vivre dans un camp hostile ? Pourquoi devrait-il en être réduit à effacer sa nationalité ?

« Le Juif, figurativement parlant, tient constamment sa main devant son nez pour cacher sa ligne aquiline particulière ; il partage d'ailleurs cette particularité avec tous les Romains conquérants des temps anciens. Pourquoi être honteux de notre naturel, et, par-dessus tout, de nos caractéristiques nationales ! Non, développons-les au contraire, formons-les dans les bons moules. Soyons vrais avec nous-mêmes, avec nos traditions, avec les génies de notre race. Alors, en effet, de grandes choses sortiront de cette masse désordonnée. Israël sera elle-même à nouveau. Voilà la véritable essence du Sionisme !... Les rabbins de bonne famille, en Allemagne et aux États-Unis, qui ont ridiculisé nos efforts ne sont peut-être pas conscients, qu'en ce moment, des centaines de milliers de leurs coreligionnaires vivent dans la saleté et la misère les plus affreuses que l'on puisse imaginer aux confins des limites juives de la Russie ou parmi les tribus sauvages Kurdes d'Asie Mineure ».

Ainsi, les Juifs en étant eux-mêmes les témoins, Dieu les force à revenir en Terre Promise pour laquelle beaucoup d'entre eux avaient perdu tout espoir et tout amour.

Savoir si la Palestine sera ouverte aux Juifs par l'argent, comme ils le proposent maintenant, ou si elle sera ouverte par la guerre, nous ne pouvons le dire ; mais beaucoup plus que ce que les Sionistes espèrent sera obtenu vers 1915 A.D. Pour permettre tout ce que Dieu a promis comme étant ce qui est dû avant cette période, nécessiterait qu'ils soient admis en Palestine sous la domination d'une autre puissance ou d'autres puissances très rapidement.

Le Frère Kirkham nous raconte que lorsqu'il était en Europe récemment il fut mis en contact avec certains banquiers juifs afin de leur expliquer quelques inventions dans la fabrication de dalles, et il trouva incidemment l'occasion favorable d'expliquer le Plan des Âges de Dieu, mentionnant également que le temps convenable était arrivé pour le rétablissement de la faveur divine à Israël. A sa surprise ses auditeurs montrèrent un intérêt profond, et déclarèrent que ce qu'il disait était, à beaucoup d'égards, en étroite harmonie avec leurs propres vues. Ils l'accompagnèrent alors spontanément dans le chantier privé d'un marbrier tenu secret du grand public, et lui montrèrent des colonnes en marbre très fin, en préparation, dirent-ils, pour former les éléments d'un grand temple qui serait construit à Jérusalem. Les pièces sont préparées selon des plans dessinés, et chaque pierre est marquée d'une lettre et numérotée pour indiquer la place où elle est prévue.

RÈGLEMENT DU PARTAGE DE LA TURQUIE

Il est maintenant généralement convenu que l'Autriche et la Russie sont arrivées à un accord concernant le partage de la Turquie quand il sera estimé que le moment opportun est arrivé. L'Autriche doit avoir Salonique et tous les territoires situés à l'Ouest de celle-ci, tandis que la Russie : doit avoir Constantinople et une bonne partie des territoires qui l'entourent et au Nord. Mais l'intention n'est pas de pousser à la guerre ; simplement, l'arrangement est fait afin que dans l'éventualité d'une autre guerre avec la Turquie, chaque pays saura quelles parts saisir. Il est dit que l'Allemagne est très impatiente d'obtenir la Syrie, y compris la Palestine, sur les mêmes bases, mais il n'est pas du tout certain que les autres puissances la laissent faire, parce qu'elles convoitent toutes la Palestine.

Notre intérêt primordial dans la question turque est l'ouverture de la Palestine pour le retour des Israélites : si le retour, ou même la liberté de s'y installer étaient accordés aux Juifs contre de l'argent, nous ne ressentirions comparativement plus d'intérêt pour la Turquie.

R'2217, col. 2 ; R'2218, col. 1, par. 1, 2, 3.

W.T. 15 sept. 1897.

C'est encore dans la W.T. du 1er octobre 1898 (R 2362) que nous trouvons, à la fin d'un très long article de C.T. RUSSELL relatant les décisions prises au Second Congrès Sioniste de Bâle en 1898, l'explication émouvante de la médaille rappelant le 1er Congrès Sioniste. C.T. Russell rappelle dans cet article que, 23 ans auparavant, il avait attiré l'attention sur Esaïe 40 : 1, 2 « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, et criez-lui que son temps de détresse est accompli, que son iniquité est acquittée ; qu'elle a reçu de la main de l'Éternel le double [le duplicata, l'équivalent — Trad.] pour tous ses péchés » ; il écrit : « nous avons montré qu'il devint applicable en avril 1878 ». Voici l'explication du symbolisme de la médaille :

Sur un paysage vaste et paisible au bord de la mer près d'un puits abrité de la lumière par un très vieil arbre d'espèce méridionale, se repose une famille juive composée du père, de la mère et de trois enfants, tous regardant l'océan, où le soleil se reflète dans des myriades de vagues. Le père, dans la force de l'âge, s'appuie sur son bâton de pèlerin, symbole tragique du sort de sa race sur la terre. La mère allaite son bébé. Un petit enfant est assis par terre, un garçon plus âgé, plus fort et déterminé, se tient droit, le bâton de voyage déjà à la main, ce qui doit devenir le symbole de son destin, comme il est celui de son père.

« Une vision surnaturelle apparaît à ces voyageurs épuisés et sans but ; elle est la personnification de l'idéal juif — l'idéal du Sionisme. De sa main gauche elle touche l'épaule du père et indique de sa main droite au loin ce pays de l'autre côté de la mer où il se sentira enfin chez lui. Son expression est empreinte de beaucoup de sympathie et d'amour. Son bras et le mouvement de sa main illustrent le destin. Le père considère, le cœur submergé par l'émotion, l'espoir précieux de l'avenir que ce génie a éveillé en son âme. Il se décide immédiatement à suivre son guide. La mère, mi-méfiante, mi-confiante, saisit le bras vigoureux de son mari. Elle est le type même de la femme juive qui parle avec loyauté à son époux : « Je te suis jusqu'au bout du monde ; là où tu es, là est mon foyer ; ton sort est le mien ». Le jeune enfant est seulement curieux ; il ne comprend pas encore le grand événement qui se déroule devant ses yeux. Il n'en est pas de même pour le garçon. L'Arba Kanfoth (le vêtement religieux à franges) sur sa poitrine nue lui enseigne d'une manière symbolique que sa race sera finalement rassemblée des quatre coins de la terre ». Il se tourne donc avec une ferveur ardente et une profonde détermination vers le destin annoncé par la messagère, buvant ses paroles et impressionné par son aspect sympathique ; il est prêt à la suivre, quels que soient les sacrifices que cela peut demander, les combats qu'il lui faudra mener, et les luttes à soutenir.

Voici l'explication des figures symboliques de la médaille du Congrès Sioniste, traduite par l'organe sioniste officiel « Die Welt » (Le Monde) de Vienne tandis que le verso de la médaille comporte en lettres hébraïques, ce qui est traduit ci-après :

« Ainsi dit le Seigneur, l'Éternel : Voici, je prendrai les fils d'Israël d'entre les nations où ils sont allés, et je les rassemblerai de toutes parts, et je les ferai entrer dans leur terre » Ézéch. 37 : 21.

« Qui, parmi ceux qui lisent ces signes des temps, peut fermer les yeux devant la part importante que le rétablissement d'Israël en Palestine est destiné à jouer dans le progrès de l'humanité ?

« En revoyant les événements de l'année, rien n'apparaît aussi grand, aussi significatif, ni aussi chargé de bénédictions incalculables pour l'avenir de notre peuple que le réveil d'Israël manifesté par plus de 400 délégués venant de tout pays et de toute région au Second Congrès de Bâle ».

Dans la W.T. de février 1902 (R 2946), met en évidence le scepticisme du New York Tribune concernant les perspectives du Sionisme, d'une part et de l'autre la confiance de M. I. ZANGWILL, tout comme celui de C.T. Russell, dans son avenir :

LES PERSPECTIVES SIONISTES VUES PAR LE N.Y. TRIBUNE

Le Mouvement Sioniste a-t-il une chance d'atteindre son but ? « Très petite ». Il semble que l'indifférence méprisante des intellectuels et des riches Juifs était suffisante pour dissiper rapidement le rêve de leurs co­religionnaires, de retourner vers la terre promise. Ces derniers, à coup sûr, ont à leur avantage le plus grand nombre, et la foi, mais les rationalistes se sont rangés contre eux, pour qui le vrai Messie est la Révolution française qui amena leur émancipation ; la prudence des rabbins, proclamant qu'à partir de ce moment-là les Juifs n'avaient pas d'autre pays que celui de leur naissance (déclaration des grands rabbins de France, d'Angleterre, d'Autriche, de Hongrie au Congrès de Bâle en 1897) ; les financiers sans lesquels rien ne peut être fait, et qui ne sont pas désireux d'échanger leurs banques, leurs industries, leurs palaces pour le sol désolé et pauvre de la Palestine ; les politiciens, pour qui l'intégrité de l'Empire Ottoman est devenue un dogme, et qui ne permettraient pas qu'un État juif s'élève au sein des états asiatiques du Sultan.

Toutes ces puissances du monde moderne, le rationalisme, la richesse, la politique, barrent la route de ces âmes simples, pieuses qui persistent à essayer d'obtenir la délivrance d'Israël, qui rêvent à un temple autre que la Bourse et qui aspirent à la Terre Promise avec toute l'ardeur des Juifs de la captivité babylonienne ».

Exactement ! la sagesse du monde manque de discerner certaines questions, même lorsqu'elles se réalisent. La Tour de Garde et l'Aurore mirent en évidence le mouvement Sioniste actuel d'après la Parole de Dieu, longtemps avant que ses fondateurs n'y pensent. Depuis 1878, lorsque le « double » du châtiment d'Israël prit fin, la terre a été en préparation pour le peuple et le peuple pour la terre. Au temps convenable pour Dieu, et ceci est proche, ils se retrouveront. Entre temps, des persécutions dans différents pays sont les aiguillons, les « agents » de leur Berger, afin de les réveiller et diriger leur cœur vers les promesses dont ils sont les héritiers — Rom. 11 : 26-29.

LE SIONISME D'UN POINT DE VUE LITTÉRAIRE

A l'Éditeur du N.Y. Journal :

Je ne suis pas un prophète, mais il me semble, assurément, que sans le Mouvement Sioniste, et sans les persécutions de l'extérieur, des communautés juives isolées n'ont pas suffisamment de semence de stabilité dans un monde dont la civilisation est déjà construite sur les données de l'Ancien Testament. Malheureusement, les persécutions sont encore certaines, particulièrement en Russie et en Roumanie, et heureusement le Sionisme fait de grands pas. 1901 sera historique comme étant l'année durant laquelle le dirigeant de la Palestine — le Sultan de Turquie, reçut le Dr Herzl, et clôturera, de manière caractéristique, le cinquième Congrès Sioniste. Chaque congrès met en lumière une montée de l'enthousiasme et des espérances de ce qui paraissait, il y a cinq ans, être la vision folle d'un rêveur du Ghetto. En frappant la corde raciale, le Dr Herzl a frappé la corde qui sonne le plus vrai, et il ne fait pas de doute que la fraternité d'Israël renferme les éléments d'une force politique. Alors que même l'Amérique commence à refuser l'entrée aux émigrants Juifs, il n'y aura plus d'endroit pour la plante de leur pied excepté en Palestine, et ainsi, les forces extérieures et intérieures commencent à se mettre d'accord et à travailler ensemble définitivement — la force démoniaque de la persécution, la force juste du Sionisme.

Bien à vous, I. Zangwill.

L'EAU COULE A NOUVEAU DANS LA PISCINE DE SILOAM

« Pendant plus de dix ans, la piscine de Siloam ne fut qu'un nom. Les visiteurs de la Palestine qui virent ce lieu historique des années passées, découvrirent que ses eaux curatives ont disparu. Tout récemment, les eaux de Siloam se sont remises à couler, et il y eut une grande réjouissance en Terre Sainte. Il semble que l'eau a particulièrement manqué ces temps derniers à Jérusalem, et l'idée vint à quelques habitants de Siloam d'essayer de voir si la source qui alimentait la piscine était réellement asséchée. Des tonnes de déchets accumulés furent enlevés, et après un mois environ de travaux, la source fut trouvée. Les pioches mécaniques découvrirent, derrière quelques rochers éboulés, un vieil aqueduc courant dans la vallée du Cédron, et dans cet aqueduc, l'eau merveilleuse, fraîche, claire avait coulé et était gaspillée depuis des années ».

Nous passons sur le Congrès Sioniste de 1903 rapporté dans la W.T. du 1er octobre 1903.

C'est dans la W.T. du 15 août 1904 (R 3412) que nous trouvons l'annonce de la mort de HERZL avec un commentaire, basé sur les Écritures, qui rejoint l'opinion politique de partisans du Sionisme « en Sion » et non en Afrique ou en Amérique du Sud.

LA STABILITÉ DU SIONISME

La mort du Dr T. Herzl, le principal conducteur du « Mouvement Sioniste » parmi les Juifs, est semble-t-il une grave perte — calculée pour empêcher le progrès du mouvement pour le rétablissement en Palestine d'un État Juif sous la protection ou la suzeraineté de la Turquie ou des grandes puissances du monde. Cependant, d'un autre point de vue cela peut faire du bien — enseigner à ceux qui sont intéressés qu'ils ne doivent pas se confier en l'homme, mais en Dieu. Le temps du rassemblement des Juifs fidèles en Palestine est arrivé, selon les Écritures, et il ne se passera pas beaucoup de temps avant que la porte de « l'occasion favorable » leur soit ouverte. Dieu est le conducteur réel du Mouvement et Il les guidera dans Sa propre voie. On comprend que le Dr Herzl considérait d'un oeil très favorable l'offre du gouvernement britannique de tout ce que les Juifs désirent à présent, dans un endroit éloigné au Sud de la Palestine, en Afrique. Le maintien du Dr Herzl à la tête du mouvement aurait pu se prouver opposé aux intérêts de l'arrangement divin centré en Palestine. « Voici, je les rassemblerai de tous les pays où je les ai chassés... Comme j'ai fait venir sur ce peuple tout ce grand mal, ainsi je ferai venir sur eux tout le bien que j'ai prononcé à leur égard » — Jér. 32 : 37-42 ; 31 : 27-40.

La W.T. du 15 septembre 1905 (R 3627) relate, avec une analyse de C. T. RUSSELL, et en termes émouvants, le 7ème Congrès Sioniste, le premier auquel n'assistait pas HERZL.

LA DIVISION DU SIONISME SUR LES PRINCIPES DE LA FOI

La récente division des « Sionistes » en deux clans porte évidemment sur les idéaux de la foi et l'incroyance — un criblage. La mort du Dr Herzl a préparé la voie. Zangwill, un des principaux dirigeants qui suivirent, a encouragé l'acceptation de l'offre faite par le gouvernement britannique d'une étendue de terre en Afrique, large et fertile, située à presque 1 000 miles (environ 1 600 kms) au Sud de la Palestine. Il y mit toute la puissance de son influence et en entraîna un grand nombre qui, sans aucun doute, tout comme lui-même, voyaient le mouvement Sioniste d'un point de vue purement humanitaire.

Il faut rendre honneur au mouvement en général d'avoir rejeté la proposition. Ceci prouve que le Mouvement Sioniste n'est pas simplement favorable à une amélioration sociale des Juifs russes, mais qu'il considère surtout le rétablissement de la race, bâti sur la foi dans les promesses divines qui se rattachent à la Palestine — la Terre de la Promesse. Il convient de noter qu'aucun représentant américain ne rejoignit le parti de Zangwill, bien que celui-ci ait visité ce pays spécialement pour plaider en faveur de l'acceptation de l'offre britannique.

LA FOI GRANDISSANTE DU MOUVEMENT

Il convient de noter également que chaque année ce Mouvement Sioniste gagne la faveur des Juifs. A son début, il y a quelques années, les érudits généralement le raillaient. A présent, nous lisons que, malgré la mort de son dirigeant capable, le Dr Herzl, le dernier Congrès tenu à Bâle, en Suisse, fut un rassemblement de grands talents, intellectuellement parlant. Le mouvement est en harmonie avec les prophéties, et un retard quelconque ne servirait qu'à enflammer le désir, l'espérance et la foi nécessaires à une entrée réussie dans le Pays dès que les Turcs accorderont le privilège d'y rentrer et d'y former dans une certaine mesure un gouvernement autonome.

Dans une déclaration signée, le Professeur Warburg, de l'Université de Berlin, un éminent Sioniste et économiste déclare :

« Les résolutions de l'Afrique Orientale ne sont pas un retour en arrière. Le fait que le Sionisme peut se permettre de décliner l'offre britannique est une preuve de sa force et de sa détermination à rester inébranlable dans l'adhésion à ses principes fondamentaux. Le Sionisme n'envisage pas une expérience économique, mais le renouveau d'une vie nationale par les Juifs, pour qui l'avenir se trouve en Orient. Le monde doit se rendre compte que les Sionistes sont déterminés à ce que la Palestine soit restituée à Israël.

Un compte-rendu de presse sur la conférence relate ainsi certaines de ses particularités :

Herzl fut appelé le nouveau Moïse, d'abord ironiquement, mais maintenant il mérite le nom sérieusement. Ses paroles sont citées partout comme étant celles du nouveau prophète de l'Israël rétablie.

Des représentants de l'aristocratie intellectuelle mondiale étaient présents. Je ne crois pas qu'aucune séance du Parlement jamais tenue ne l'ai égalée en puissances intellectuelles. La fine fleur du peuple juif y était présente. Les orateurs s'exprimaient en Anglais, en Allemand, en Russe, en Français et en Hébreu classique. Tous les types physiques étaient représentés — des géants, des nains. Des rabbins de Jérusalem en habits orientaux s'entretenaient avec des baronnets anglais, tous liés ensemble par l'idée commune de reconstruire l'État Juif en Palestine, où les Juifs, actuellement écrasés par les lois cosaques, montreront au monde ce que la race peut accomplir avec des efforts concertés. Des Universitaires et des écrivains étaient là ; les premiers, Nordau et Marmock de Paris, Warburg de Berlin et Zangwill de Londres.

Nordau, pâle d'émotion, ouvrit la séance, se tenant debout près du siège vide d'Herzl. On pouvait entendre des sanglots dans la salle alors que, avec un talent oratoire remarquable, Nordau faisait l'éloge du dirigeant défunt devant un auditoire immense, debout, tête penchée, l'attitude juive dans le deuil.

Nordau a condamné l'égoïsme des Juifs qui, bien que les mieux à même de seconder les efforts d'Herzl, se tenaient à l'écart. Il décrivit le peuple juif comme une famille divisée en son propre sein. Il s'écria, « Notre peuple avait Herzl, mais hélas, Herzl n'avait pas de peuple ».

S'adressant à Herzl comme s'il était présent, il invoqua la personnalité impériale du dirigeant disparu, disant : « Reposez en paix, car ce que vous avez construit, nous le garderons précieusement à jamais ».

A aucun moment, C. T. RUSSELL ne douta de la victoire du Sionisme, même quand ses principaux dirigeants étaient perplexes et découragés. Il n'est donc pas étonnant de trouver dans la W.T. du 15 septembre 1906 (R 3855), un long article rappelant l'histoire du Sionisme, les souffrances des Juifs en Russie, leurs difficultés avec le Sultan de Turquie, celles avec l'Égypte qui encourageait presque à une guerre sainte, et l'attitude de la presse catholique romaine commentant de façon violente et antisémite le verdict acquittant Dreyfus. La longue analyse qu'il fait de la situation politique en Europe à l'époque, amène C. T. RUSSELL, dans cet article, à reproduire ce qui suit avec le sous-titre :

LES SIONISTES REPRENNENT COURAGE

La mort du Dr Herzl, le conducteur reconnu du Mouvement Sioniste, fut sûrement un grand coup pour ce dernier. Cependant nous devrions rechercher la providence de Dieu à ce sujet, et elle apparaît maintenant. Le Dr Herzl était incliné vers la formation d'un État Juif avec des droits accordés par une charte, ce que le Sultan de Turquie, le chef de la Palestine, ne voulait pas accorder. Simultanément, avec la mort du Dr Herzl, les conditions en général ont changé : les Juifs, sous un nouveau conducteur, le Dr Warburg, ont abandonné les aspirations politiques présentes presque au moment même où le Sultan faisait paraître un édit permettant l'établissement des Juifs en Palestine.

On lira avec intérêt, dans le Jewish Exponent le rapport de la Convention Sioniste Américaine de juillet. « Il y a trois sujets importants qui seront à jamais attachés à cette convention — le travail pratique en Palestine, le financement de la Fédération et l'antagonisme officiel envers le Territorialisme. Le discours savant du Dr Warburg et le rapport sur la Palestine vinrent comme une surprise complète. Ce fut comme un coup de tonnerre dans un ciel serein ou, devrais-je dire autrement, un rayon de soleil venant d'un ciel sombre et menaçant. Hier les forces Sionistes étaient dans un désespoir profond ; l'idée d'un État Juif en Palestine ne semblait qu'une espérance lamentable qui était morte avec son créateur ».

« Aujourd'hui un nouveau conducteur s'est levé. Le Dr Warburg leur montra ce pays, presque dans leur étreinte. Il n'y avait pas besoin d'un vagabond dans le désert, il n'y avait pas besoin d'un montreur de miracles. Ils pouvaient aller et posséder le pays immédiatement. Hier, ils ne pouvaient voir seulement leurs espérances réalisées que par l'État Juif. Le Sionisme Chovevi, qu'ils favorisèrent autant parce qu'il les conservait occupés, leur était désagréable. Il ne leur donnait qu'une espérance confuse. Aujourd'hui, ils voient  leur Sion par « le Travail Pratique en Palestine ». Le Dr WARBURG met de côté la doctrine de Herzl ; il leur dit, développez premièrement le pays, ensuite vous êtes dignes de l'État. Ce plan n'est pas seulement celui d'une petite colonisation, un plan qui propose seulement d'implanter de petites communautés agricoles jusqu'à ce que le pays déborde de ses membres. Il propose un développement complet commercial, industriel et culturel, aussi bien qu'agricole de ce pays. Son champ n'est limité que par un manque de reconnaissance politique, et il considère ceci comme de moindre importance, même si Herzl accordait à ceci la plus grande importance.

La reconnaissance politique ornera seulement cet édifice, alors que Herzl la demandait comme le pilier de l'État. Bien que la Fédération ordonne aux « Comités d'Action de veiller et de prendre avantage des opportunités politiques », on ne peut cependant nier que le Sionisme politique a été subordonné « au principe d'un travail actif et immédiat en Palestine » tandis que c'était tout le contraire avec Herzl au gouvernail. Quels que soient les événements que ce changement puisse apporter, s'il sera ou non désastreux le temps seul le jugera ; mais l'effet immédiat du changement est déjà apparent. Il a insufflé une nouvelle vie dans le mouvement.

La nouvelle impulsion qu'il a donnée aux Sionistes pour des efforts renouvelés peut difficilement être surestimée. Il faudra quelque temps pour réaliser en général l'effet prodigieux de ce changement. Durant l'année qui vient, notre forum sera occupé avec des discussions sur la Société de Palestine, le Syndicat Industriel de Palestine, le mouvement Bazalel et des mouvements apparentés. Notre presse fera écho des questions de musées, de galeries d'art, de collèges, d'oliveraies, des chemins de fer de Palestine, des mines et des industries de tissage. L'idée dominante de toute cette nouvelle phase du Sionisme est « Entrons et possédons le pays ».

L'incertitude demeure cependant concernant l'avenir du Sionisme ; cela ressort de l'article paru dans le même « Jewish Exportent ». Nous reproduisons l'article repris par la W.T. du 15 septembre 1907.

LES SIONISTES A LA HAYE

Les centaines de délégués qui assistent au Congrès Sioniste tenu en ce moment à la Haye, sont venus de tous les pays du monde civilisé et de quelques pays qui sont encore loin de l'avant-garde du progrès humain. La force potentielle de volonté et d'esprit représentée dans un tel rassemblement s'adresse de façon pressante au jugement comme à l'imagination. Les délégués et le peuple qu'ils représentent ont dépassé depuis longtemps l'étape de la critique lorsqu'ils s'occupent du mouvement dans lequel ils sont fiers d'être enrôlés. C'est « une situation et non une théorie » qu'ils affrontent. Pour beaucoup, et même pour la grande majorité d'entre eux, le Sionisme fait partie du plus profond d'eux-mêmes. Ils s'imprégnèrent de son influence dès le moment où ils furent capables de comprendre les prières qu'ils répétaient avec respect. Leurs ancêtres ont prié pendant dix-huit siècles pour le rétablissement de l'état glorieux, et l'espérance est devenue impérissable dans les cœurs d'un peuple impérissable. Pour d'autres, la propagande n'est à un degré moindre, qu'une représentation de ce sentiment. Elle est plutôt leur réponse à l'ostracisme, à la bigoterie et à l'interdiction, qui ne sont pas limités aux pays aveuglés de l'Est, mais ont donné l'orientation aux professions de notre civilisation dans presque toutes les autres parties de la terre. C'est une réaffirmation, chez les hommes dont les principes religieux sont souvent relâchés, de l'esprit intouchable qui a refusé de s'incliner devant la puissance d'une armée de bigots, de despotes et d'inquisiteurs.

La section importante conduite par Ussischkin, l'un des dirigeants de la délégation russe, est déterminée à demander aux délégués de se déclarer favorables à un travail pratique immédiat en Palestine. Nordau et ses disciples sont également déterminés à adhérer au plan original, de concentrer tous les efforts pour garantir la charte de la Palestine afin d'y obtenir une patrie légalement assurée dans ce pays pour les Juifs, avant d'y entreprendre la mise en œuvre de travaux importants. L'impatience du contingent russe est facile à comprendre si l'on considère la pression terrible dans leur pays. Le danger de s'embarquer dans des projets audacieux sans une garantie convenable de la part du Sultan et de son gouvernement est si grand, cependant, que l'impétuosité sans la prévoyance n'est pas à encourager. Ceux qui sont déjà en Palestine peuvent être aidés sans danger par l'institution d'entre­prises légales. Les méchants de la Halukah peuvent être éliminés, et l'arrivée des paresseux et des indigents découragée. En plus de cela, le travail pratique n'est pas sûr à l'heure actuelle. Savoir si l'organisation peut poursuivre sa force numérique en l'absence de résultats définis et marquants est une question qui a provoqué beaucoup de soucis aux Sionistes ardents. A l'heure où j'écris il n'y a aucune raison pour anticiper un arrêt dans l'intérêt pour la cause.

Mais dans le même numéro de la W.T., il y a un article très significatif tiré du « Journal de Montréal » et représentant bien la détermination des Sionistes de l'époque.

RETOUR EN PALESTINE

«  Un nombre important de citoyens hébreux se sont rassemblés à la Synagogue de la rue St. Urbain à Montréal, dimanche, pour y écouter le rapport officiel de la Conférence Internationale Sioniste, tenue récemment à Cologne, et le programme adopté par cette conférence pour la remise en route immédiate des opérations de réinstallation du peuple Juif en Palestine, à la suite de l'ouverture de la Terre Sainte par le Sultan pour l'établissement juif.

«  M. Clarence I. de Sola, en sa qualité de membre du Comité d'Actions, ou Chef du Conseil Exécutif du Mouvement Sioniste, a soumis le programme des opérations en Palestine qui fut décidé à la Conférence de Cologne. Il déclara que l'information concernant l'abolition, par le gouvernement Turc, de l'application des lois interdisant jusque là l'installation des Juifs en Palestine, a été la nouvelle la plus émouvante qui ait touché les oreilles juives depuis un siècle. A la suite de la levée des barrières, un flot d'immigrants juifs de Russie vers la Terre Sainte s'est maintenant installé, ce qui représentait de grandes proportions.

« M. de Sola fit remarquer, qu'au moment même où les persécutions en Russie chassaient des centaines de milliers de Juifs des possessions du Tsar, les portes de la Palestine leur étaient ouvertes. Ils pouvaient voir dans tout ceci la main de la Providence divine, et c'était le devoir suprême de chaque Juif de saisir l'occasion favorable qui se présentait maintenant pour, non seulement des dizaines de milliers, des centaines de milliers, mais pour des millions de colons hébreux de s'établir en Terre Sainte, afin qu'ils reprennent bientôt possession du pays qui avait été promis à leurs ancêtres. Ce fut afin de faire prendre corps à cette idée que les dirigeants Sionistes de la conférence de Cologne avaient arrêté le programme des opérations en Palestine.

« Il déclara que le programme établi était du genre à engendrer une telle révolution dans la situation en Palestine, qu'il ferait rivaliser celle-ci avec n'importe quel pays de l'Ouest, en esprit d'entreprise et en prospérité. Voilà ce que les Sionistes entreprennent maintenant, mais pour mener à bien le programme, les Juifs du monde doivent contribuer largement aux fonds du Mouvement. Il leur a, par conséquent, lancé un appel pressant afin qu'ils souscrivent aux rentrées pécuniaires du Crédit Colonial Juif [Jewish Colonial Trust] et du Fonds national Sioniste [Zionist National Fund], ainsi qu'au fonds de la Commission de la Palestine, le comité spécialement chargé des opérations, et à l'Institut Technique Bezaleel à Jérusalem, qui fournit la nouvelle génération en Palestine, dans les arts et les travaux manuels. Ceux-ci étaient les moyens financiers du Mouvement et ils ne pouvaient accomplir leur travail que s'ils étaient aidés.

« Le rabbin Herman Abramowitz fut l'orateur suivant. Il peignit comme des époques rayonnantes, les conditions heureuses auxquelles les Juifs seraient rendus s'ils profitaient seulement de l'occasion favorable qui leur était actuellement offerte de réinstaller leur peuple en Palestine.

« Le rabbin Meldola de Sola s'adressa ensuite à l'assistance, leur adressa un appel des plus pressant afin qu'ils apportent leur aide au travail entrepris maintenant en Palestine. Il déclara que les premiers mots que le Prophète Jérémie prononça en se lamentant sur leur captivité furent des mots de douleur pour la destruction de Sion, et que pendant deux mille ans ils n'ont jamais cessé d'entretenir l'amour pour Sion, et de prier pour un rétablissement là-bas. L'ouverture pour les Juifs de la Palestine par le gouvernement turc fut un événement d'une signification si formidable qu'elle devrait être rangée selon le même ordre d'importance que l'édit de Cyrus, Roi de Perse, lorsque celui-ci permit aux Juifs de retourner en Terre Sainte après la captivité babylonienne, et ils devraient remercier Dieu de tout leur cœur de les avoir gardés en vie et de les avoir soutenus pour jouir de cette époque. Il montra, à l'aide de nombreuses citations bibliques, qu'il était de leur devoir d'aider à ce travail de rétablissement.

LE CONGRES SIONISTE DE 1907 tenu à La Haye est également mentionné en bonne place dans la W.T. de sept. 1907 (R 4056), avec la reproduction du compte-rendu paru dans le « Jewish Exponent » et un article à ce sujet dans le Montréal Journal.

Enfin, le 9 octobre 1910, invité par un comité juif, C.T. RUSSELL s'adressait à 4 000 notabilités juives réunies à l'Hippodrome de New York par ce même comité. Pour l'avoir expérimenté nous-même et compte-tenu des souffrances infligées durant des siècles au peuple juif par la prétendue chrétienté, nous comprenons qu'un silence presque glacial ait accueilli C.T. RUSSELL. Qu'est-ce que ce goy pouvait bien avoir derrière la tête ! Le « New York American » du 9 octobre 1910, dans son édition du soir, rapporte ce qui se passa dans un article que devraient connaître tous nos amis juifs. C.T. RUSSELL avait introduit sa conférence uniquement par l'hymne « Jour heureux de Sion » chanté sans accompagnement musical par un double quatuor de chrétiens, disciples de RUSSELL, de son assemblée de Brooklyn. Au fur et à mesure que RUSSELL parlait, expliquant les prophéties, en particulier Ézéch. 37, le Psaume 102 : 14-17, etc., ses données chronologiques appuyant ses explications, la froideur laissait place à l'étonnement, puis à l'émotion et enfin à un véritable enthousiasme atteignant son paroxysme avec un tonnerre d'applaudissements lorsque C.T. RUSSELL dirigea un chœur de chrétiens chantant sans accompagnement musical « HATIKVA » (NOTRE ESPÉRANCE) ; toute l'assistance se joignit bientôt à ce chœur. On peut trouver le récit complet de cette réunion mémorable paru dans la W.T. du 15 oct. 1910 (R 4700) dans une brochure « ESPÉRANCES ET PERSPECTIVES JUIVES ».

Les écrits de RUSSELL concernant les Juifs et le Sionisme comme « ESPÉRANCE DU MONDE » et pas seulement du peuple juif, couvrent des volumes entiers. Il existe de nombreuses références aux W.T. de 1910 à 1916, telles que R. 4728, 4764, 4953, 5107 et 5503, etc.., mais l'espace ne nous permet pas de les citer ici. Nous espérons le faire dans une brochure spéciale. En détruisant à la base, et avec les écrits même du Nouveau Testament, les erreurs doctrinales servant à soutenir l'accusation de déicide, stupide et blasphématoire en elle-même, à l'encontre du peuple juif, C.T. RUSSELL a fait bien au-delà de la défense du SIONISME. Sans connaître exactement le moment et la nature de l'épreuve finale d'ISRAEL, alors rassemblé sur SA terre, épreuve présentée sous les termes « Seconde Phase de la Détresse pour Jacob », C.T. RUSSELL en a beaucoup parlé et écrit. Il a montré qu'ISRAEL serait entouré et assailli de tous côtés par les restes des armées anarchistes venant du Nord, ainsi que l'écrivent les prophètes Ézéchiel aux chap. 38 et 39, Zacharie 12 et 14 : 1, 2, etc. ; c'est alors que, le peuple criant à Lui, l'ÉTERNEL interviendra au moyen du Messie, attendu par les Juifs et les chrétiens sincères et amis d'Israël, pour délivrer définitivement Son peuple choisi.

A l'heure où, qu'on le reconnaisse ou non, racisme, antisémitisme et antisionisme reprennent force, nous ressentons comme un devoir de faire connaître ces choses à nos amis et frères Juifs et israéliens certes, mais aux non-juifs également. C'est ce que nous faisons avec tous les moyens à notre disposition : brochures, périodiques et, éventuellement, radio et télévision, présentations dans les foires, nationales et internationales, etc., etc.

E.B. 173 n° Spécial

 

 

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